Staecey Debosschère, menuisère

Pourquoi ce métier ?

J’aime travailler les matériaux. J’aime aussi leur odeur et toutes les essences de bois. On peut tout faire avec le bois ! Même construire des maisons. C’est fascinant de voir tout ce que l’on peut créer. Par exemple, j’ai construit le berceau de mon fils. J’ai aussi refait toute ma cuisine.

Comment s’est passé l’accueil dans l’entreprise ?

Tout d’abord, j’ai un galéré pour trouver une entreprise qui accepte une fille. Puis, un ami de ma classe m’a signalé, qu’ici, on cherchait quelqu’un. Je me suis donc présentée, et le patron a tout de suite accepté. J’avais déjà tout imaginé : l’alternance allait permettre au patron de voir de quoi j’étais capable et m’engager après!
A mon entretien, on m’a demandé si je voulais des enfants. J’ai répondu en toute honnêteté, trois ! On m’a donc expliqué la procédure en cas de maternité (protection, écartement).

Quel conseil donnerais-tu à une autre fille qui veut faire ce métier ?

Foncer ! Si elle veut faire ce métier, qu’elle le fasse. C’est vrai que c’est parfois décourageant d’aller d’entreprise en entreprise, mais il y en aura toujours une quelque part avec qui ça va marcher.
Être une femme dans un métier d’homme, ça n’empêche pas de faire les trucs qu’on aime : par exemple, moi je fais de la plongée sous-marine, la cuisine, des gâteaux, j’aime aussi coudre et maçonner ! Il faut rester soi-même…

Qu’est ce qui t’a aidée à être là aujourd’hui ?

Ma capacité à rester sur mes positions. Je n’ai jamais abandonné. Même si parfois, on a envie d’arrêter, il faut se relever !
Pouvoir compter sur l’entourage pour mon organisation familiale. Une semaine c’est mon papa qui garde mon garçon et l’autre semaine, c’est une amie.

Quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées ?

Les garçons de ma classe n’ont pas toujours été sympas. J’ai eu des remarques, parfois des insultes. Ils croient qu’on est plus faible qu’eux. Mais ce n’est pas vrai.

Cela m’est aussi arrivé d’avoir une tendinite, un mal de dos mais… qui peut se venter de n’avoir rien en travaillant ?

Un message à faire passer aux entreprises ?

Laisser la chance aux filles. Et ne pas se laisser ennuyer par des questions de WC, vestiaires. Les patrons s’imaginent que c’est compliqué, ces questions là. Alors que ça ne l’est pas. Il y a toujours une solution.