Marine Domagalski, sani-chauffagiste

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

« Mon papa est soudeur et j’allais régulièrement travailler avec lui pour l’aider. Du coup, j’avais d’abord choisi l’option soudure à l’école. Mais l’école était située loin de chez moi et ça devenait compliqué de m’y rendre. J’ai donc décidé de trouver une école plus près. Dans les options proposées, il y avait le chauffage et avec mon papa nous avons pensé que cela me conviendrait bien ! Donc, nous avons cherché un patron pour commencer un apprentissage.

Quand je viens ici, je n’ai jamais les pieds de plomb, donc c’est que ça me plaît !

J’aime particulièrement les dépannages et les entretiens car il faut être consciencieuse, se concentrer et cela demande beaucoup de calme.

Comment s’est passé l’accueil dans l’entreprise ?

Marine : Il y avait une annonce dans le journal local. Mon papa a téléphoné au patron ; Je me suis présentée et Monsieur Dessart m’a engagé tout de suite comme apprentie.

Le patron de Marine : J’ai d’abord été étonné qu’une fille veuille faire ce métier. Cependant, en 20 ans, j’ai eu 18 apprentis. Et Marine est la seule que j’ai engagée ! Il faut dire qu’après un mois d’essai, j’avais déjà compris qu’elle n’avait pas peur de « poigner dedans ». Et à la fin de son essai, elle m’a dit « Je m’amuse bien ! Je peux rester ?! ».

Au bout de deux ans d’apprentissage, elle a souhaité retourner travailler avec son papa… J’étais un peu déçu mais c’était son choix et je le respectais. Et après quelques temps, elle m’a finalement retéléphoné pour revenir à l’entreprise. Ce que j’ai bien sûr accepté avec joie !

Quel conseil donneriez-vous à une fille qui veut faire ce métier ?

Marine : Ne pas écouter l’entourage ! La plupart des garçons de ma classe me disaient : « tu n’y arrivera jamais ! ». J’ai pourtant terminé première de classe en chauffage.

Le patron : Suivre son envie ; ça c’est le plus important.

Qu’est-ce qui a été aidant ?

Mon papa m’a beaucoup encouragée. Puis Monsieur Dessart m’a donné ma chance... et je l’ai saisie !
Ce qui m’a aidé aussi c’est qu’avec le patron, on s’entende bien.

Quelles ont été les difficultés rencontrées?

Je n’ai jamais vraiment rencontré de difficultés. Le fait que les garçons de ma classe n’y croyaient pas, ça m’a plutôt boostée pour leur prouver que je pouvais y arriver, tout aussi bien qu’eux !!

Dans le boulot, ce que je n’aime pas, ce sont les araignées. Comme on travaille le plus souvent dans les caves et les vides ventilés, j’ai toujours peur d’en croiser une… Sinon pour le reste, tout va bien !

Un message à faire passer aux entreprises ?

Marine : Ne pas s’arrêter sur les préjugés. Homme ou femme, ça peut être égal !

Le patron : Une fille qui veut faire ce métier, c’est déjà qu’elle est manuelle ! Sinon, elle ne le fait pas.
Et en tant que patron, on doit être fier d’enseigner son métier à quelqu’un qui a envie d’apprendre. Si quelqu’un en veut, ça se voit tout de suite, garçon ou fille