Julie Clément

Julie, pourquoi tu as choisi ce métier ?

Julie : « Petite, je rêvais de cabanes dans les arbres et je savais qu’un jour, j’en construirais pour de vrai. Par ailleurs, j’ai toujours aimé jouer aux Lego. La construction, c’est mon truc ! »

Comment s’est passé l’accueil dans l’entreprise/le centre de formation ?

Julie : « On a été très mal à l’aise avec le vous ! Du coup, on s’est tutoyé et l’ambiance s’est très vite détendue. Mon patron m’a montré sur quoi il travaillait à ce moment-là (un roue décorative de plus de 5 mètres commandée par le parc Pairi Daiza). Cela m’a vraiment fascinée ! J’ai vu tout de suite qu’il s’agissait d’un travail diversifié, intéressant et pour lequel il faut être polyvalent. »

Monsieur Colin : « On a été surpris, mon épouse et moi, de recevoir une candidature féminine. Il faut dire que ce n’est pas courant. Et l’on s’est dit qu’elle devait être très motivée pour faire ce travail en étant une fille ! Lorsqu’on s’est rencontré la première fois, tout s’est très bien passé. »

Quel conseil donneriez-vous à une fille qui veut faire ce métier ?

Julie : « Ne pas essayer d’ouvrir les portes... mais les défoncer ! Il faut insister, retéléphoner après avoir envoyé son CV, relancer sa candidature, pour pouvoir être entendue. »

Monsieur Colin : « Avoir du répondant ! Et ne pas se laisser faire... Pour Julie, ce qui a fait la différence, c’est qu’elle a retéléphoné pour savoir si j’avais bien reçu son CV ;
cela m’a conforté dans l’idée qu’elle était motivée. Elle est aussi arrivée à un moment où j’avais besoin de personnel. Et ça, c’est plus souvent un coup de chance... »

Julie, qu’est-ce qui t’a aidée à être là où tu en es aujourd’hui ?

Julie : « Une formation spécifique (insufflation de cellulose). Ce sont des compétences nouvelles que les entreprises recherchent. »

Julie, quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées ?

Julie : « Le fait que je n’ai pas le permis de conduire a restreint mon champ de recherches d’emploi. Ici, je viens tous les jours en scooter. J’ai quand même dû faire face à certains préjugés, mais la raison la plus surprenante que l’on m’ait invoquée pour ne pas me recevoir c’est celle de l’épouse jalouse... Que répondre à cela ?! »

Un message à faire passer aux entreprises ?

Julie : « Penser que ça peut être rassurant pour un certain type de clientèle d’avoir affaire à une femme plutôt qu’à une équipe d’hommes. Une dame âgée par exemple ou une dame vivant seule... »

Monsieur Colin : « Ne vous fiez pas aux apparences... Je suis plus content du travail de Julie que du travail de certains autres ouvriers ! »