Trop lourd pour moi ?

On entend souvent : « C’est trop lourd pour une femme... Elle n’aura pas assez de force ! »

FAUX

La force physique est liée à la constitution de la personne plutôt qu’à son sexe. Il y a des femmes d’une très grande force, et tous les hommes ne sont pas « Superman ».

Statistiquement, 50 % des femmes sont aussi fortes que 70 % des hommes.

D’autres métiers, encore majoritairement exercés par des femmes, exigent le port de charges lourdes.

Une infirmière porte, sur une journée, l’équivalent d’une tonne et demie, soit environ 50 blocs de 30, 60 sacs de ciment. Ajoutons à cela que les patients bougent et résistent, ce qui n’est pas le cas d’un bloc ou d’un sac... Pensez-y lorsque vous direz : une femme n’a pas de force !

A la force, il est possible de substituer l’endurance et la souplesse et de développer des techniques ergonomiques pour transporter des charges lourdes.

« L’avantage avec Jeanne, c’est qu’elle a toujours été soucieuse de comment porter des charges lourdes de façon à ne pas se faire mal. Souvent, mes hommes veulent porter des choses trop lourdes pour eux, puis sont en arrêt-maladie parce qu’ils se sont coincé le dos. C’est sûr que le respect des consignes, sur le coup, ça prend plus de temps, mais, à long terme, c’est plus rentable! Surtout quand je dois payer la part de salaire garanti... ça fait réfléchir ! »

Jean-Claude, patron, entreprise générale

Gagnant - gagnante !
L’achat d’un élévateur, parfois suscité par l’engagement d’une femme dans l’équipe, profitera à l’ensemble des ouvriers. Ils seront moins fatigués et plus motivés. L’ambiance de travail sera meilleure, et le rendement supérieur.

Le matériel évolue

On fabrique maintenant, pour le plus grand bien des hommes et des femmes de métiers, des outils plus légers, maniables par tous, et des appareils de manutention et de levage. Et puis, quand on n’a pas la force physique suffisante, il faut aussi faire preuve d’ingéniosité. C’est aussi une force ! Dans certaines équipes non mixtes, on crée souvent des équipes de deux hommes. L’un costaud et l’autre moins, pour une meilleure complémentarité. L’un de ces deux hommes peut être une femme.

« Physiquement, c’est vrai, c’est dur, mais le corps s’habitue, et les muscles se développent. »

Caroline, tailleuse de pierre

« Ce que j’aime dans mon métier, c’est justement que j’utilise ma force, qu’il n’y a pas de favoritisme, que c’est un secteur masculin et une ambiance franche.»

Katty est maçonne depuis 4 ans.
Diplômée en couture, elle est attirée,
depuis toujours, par la construction.

« Sur chantier, les collègues me proposent leur aide, ma réponse est toujours catégorique : non ! (rires). Quand on me dit « Allez, je vais le faire à ta place », ça m’énerve ! J’ai su imposer le respect de cette façon là aussi. »

Christiane, menuisière

La force physique, la fin d’un mythe ?

Quels postes de travail nécessitent-ils encore une réelle force physique ? N’a-t-on pas tendance à surévaluer la nécessité de force physique et à sous-estimer la force des femmes ?